Réussir à échanger le téléphone contre un livre ou un jeu de société: voilà le défi que s'est fixé un de nos éducateurs, Youssef El Ayadi.
-"Monsieur, on peut prendre le Uno dans l'armoire?"
-"Attends, on va chercher les clés pour l'ouvrir"
C'est peut-être un détail pour vous mais pour nous cela veut dire beaucoup; cela veut dire qu'ils étaient libérés du wifi, heureux d'être là malgré tout.
Cela fait presqu'un an que le projet a été lancé. Une bibliothèque/ludothèque trône désormais fièrement à l'entrée de la salle d'étude. On ne va pas se mentir, elle n'est pas encore prise d'assaut. La concurrence du numérique est souvent trop forte. "Il ne faut pas oublier que des étudiants n'ont pas le wifi chez eux donc c'est une opportunité pour eux d'en avoir à l'école", relativise Youssef El Ayadi, l'éducateur à la base du projet.
Mais ce n'est pas une raison pour baisser pavillon. D'autant que la bibliothèque est loin d'être composée de vieux bouquins inintéressants. "Je suis parti des choix des élèves. Je leur ai demandé ce qu'ils appréciaient et c'est souvent les mangas qui revenaient. Je me suis renseigné sur les titres à la mode et nous sommes ensuite allés les acheter petit à petit."
Ils sont donc à disposition des élèves, à tout moment de la journée. "Ils pourraient même les reprendre chez eux pour un emprunt si ils le veulent, ce serait franchement une belle réussite." Et Youssef El Ayadi ne mise pas uniquement sur les férus de manga. "Si ça tombe, cela plait à plein de jeunes ... qui ne savent même pas que cela leur plait. C'est un sacré budget un livre, une collection. Avoir cela a disposition, gratuitement, cela peut éveiller des passions."
En plus de cela, des jeux de société sont disponibles. "Faire une partie de Uno ou de Monopoly, cela crée un groupe social. Beaucoup plus que de rester sur son téléphone, dans sa bulle, pendant 2 heures."
C'est donc une petite bulle de culture qui se trouve au sein de l'étude de l'IET. Et elle ne demande qu'à grandir et à vivre au travers des élèves.