En pleine période électorale, les 4 politiciens venus à l'IET ont préféré tirer dans le même sens plutôt que de se tirer dans les pattes.
L'ambiance était plutôt bon enfant lors du débat organisé ce mardi dans notre établissement. "Ce genre de rencontre permet aux étudiants de se rendre compte des idées des différents partis. Et peut-être de prendre une décision quant à leur choix. Mais c'est clair qu'on est moins dans le show que dans un débat médiatisé", reconnaît l'un des interlocuteurs, Nicolas Tzanetatos.
A ses côtés se trouvaient Xavier Scauflaire, Thomas Dermine et Eric Goffart. Ils ont exhorté les élèves à s'engager. Non pas dans leur formation politique mais bien dans leurs études et dans la société en général. "Nous rencontrer, cela peut susciter des vocations tournées vers la collectivité, confirme le dernier cité. Quand je vais dans les écoles, je suis souvent davantage confronté à de la curiosité plutôt qu'à de la défiance".
Xavier Scauflaire se réjouissait de l'invitation tout en sachant que faire face à un groupe d'étudiants n'est pas toujours une mince affaire. "Cela dépend du format, plutôt en table ronde ou en grand groupe. Et parfois même de l'établissement. Tous les jeunes n'ont pas la même connexion à l'actualité ni même parfois la volonté de s'y connecter."
Thomas Dermine, quant à lui, estime que ces visites dans les établissements scolaires sont indispensables. "Cela permet de montrer aux jeunes qu'on n'est pas enfermés dans des bureaux. Il faut leur expliquer ce que l'on fait au jour le jour, pour eux et pour la société en général."
A ce titre, les intervenants ont été questionnés sur plusieurs sujets par les étudiants. Et, là encore, les réponses formulées allaient régulièrement dans le même sens.
Sur la sécurité à Charleroi, ils ont plaidé pour plus de présence policière, plus de lumières, plus de caméras et plus de sanctions fermes. Concernant les jobs étudiants, ils ont régulièrement insisté sur l'aspect formateur de la pratique mais aussi sur la nécessité de garder à l'esprit que le principal métier des jeunes est d'être étudiant justement. Les 4 convives ont également plaidé pour une simplification administrative dans la plupart des métiers désormais noyés dans une interminable paperasse. (#libérezWalterBauduin)
Mais ce qui a le plus largement fait consensus chez nos 4 invités, c'est la nécessité absolue de se rendre compte de la chance que l'on a de pouvoir voter. Et de tous les privilèges de notre société. "Je suis allé aux USA... Une carie m'a coûté 700 dollars. Une année scolaire classique peut monter jusqu'à 8000 dollars", rappelait Thomas Dermine.
Les intervenants ont en outre insisté sur la nécessité de se renseigner un peu plus loin que grâce à l'algorithme TikTok. "Sur les réseaux, on a la petite phrase percutante, la prise de parole de 15 secondes où on a l'impression que la personne descend complètement son interlocuteur. Mais ce n'est pas comme cela qu'on développe des idées politiques, a martelé Nicolas Tzanetatos. Je pourrais faire des milliers de vues si je faisais des vidéos où je danse sur les réseaux sociaux mais mes 3 filles trouveraient ça assez gênant et mes amis ne manqueraient pas de s'en moquer."
L'enjeu écologique a aussi été évoqué avec la nécessité d'agir tous ensemble. "Mais mon plus grand rêve, c'est que notre parti n'existe plus, cela voudrait dire qu'il n'y a plus de problème en la matière", commentait Xavier Scauflaire. "Nous aussi, on voudrait que vous n'existiez plus", lâchait, en boutade, son voisin de table, Eric Goffart.
Quelques traits d'humour qui ont plus aux élèves dont les témoignages sont à retrouver dans ce reportage de Télésambre. "J'ai apprécié car je trouvais qu'ils faisaient attention aux mots utilisés pour nous parler afin d'être les plus compréhensibles possible. C'était un bel effort", soulignait Amiya, à la sortie du débat. Eléonore avait quant à elle trouvé les intervenants assez sympas. "Je m'étais renseigné sur leurs idées avant mais cet échange m'a fait découvrir grâce à qui mon abonnement de bus ne me coûte que 12€ par an... Ce n'est pas rien."
On le sent, l'entrevue a permis de décloisonner deux mondes qui se côtoient peu habituellement. Le tout dans une osmose qui est à l'honneur des 4 personnalités politiques invitées.